au moins maintenant, sur n'importe quel thème, quand on interroge 3 socialistes, il n'y a pas 5 positions... et pour la militante de base que je suis, ça fait quand même un peu de bien de sentir son parti de retour dans le combat (et entendu!)contre la politique du gouvernement...!!!!
Il peut y avoir des avis, des opinions opposées sur un thème donné au PS.
Nous ne sommes pas le parti communiste stalinien de Maurice Thorez ou Jacques Duclos et on voit bien ce que la frilosité, la peur du débat réel, en somme le repli sur soi, ont eu comme conséquence pour le parti communiste français: il n'existe plus.
Je sais aussi qu'il y a un temps pour la discussion et le débat, et que le temps de l'action doit être celui de l'union mais il faut pour cela que le débat ait réellement lieu.
Nous avons pris l'habitude au parti socialiste de fuir le débat (Européennes, abandon des références marxistes, échec de L.Jospin en 2002, échec de S.Royal en 2007, alliances, etc), de refuser de l'organiser pleinement; il s'organise donc ailleurs et nous apparaissons alternativement comme des poules mouillées ou des poulets sans tête.
Si le parti communiste a disparu c'est que son rôle historique est aujourd'hui assumé pleinement par d'autres, plus en phase avec nos sociétés.
Mon combat c'est aussi de faire que le parti socialiste ne suive pas la voie du PCF en se coupant de ce qui fait aujourd'hui le coeur battant de la révolte et des luttes en France: les associations militantes (DAL, ATTAC, AC Le Feu, etc.) mais aussi de ce qui démontre que les Françaises et les Français que nous sommes s'engagent sous de multiples formes qui expriment d'abord solidarité et compassion (Restos du coeur, Téléthon, etc.) et dont nous devrions nous, socialistes, traduire la générosité et l'élan en vision politique et propositions de changement.
Nous sommes aujourd'hui sur une pente dangereuse: celle d'un parti d'élus et d'apparatchiks, soutenus par des cercles concentriques de militants qui souhaitent eux aussi voir leur engagement reconnu en obtenant tel ou tel poste, d'élu ou de permanent.
C'est donc le jeu des alliances internes, purement tactiques et de circonstances qui l'emporte sur tout le reste.
C'est une des leçons terrifiantes du dernier congrès: Martine Aubry, Bertrand Delanoé et Ségolène Royal devraient composer la majorité à 80% du PS, ensemble, avec une plateforme commune, mais les considérants tactiques et les haines rassies et ressassées l'ont emporté et Martine s'associe à Hamon et Emmanuelli sous le regard accablé de Delanoé, dépassé par les évènements.
Cela n'a été possible que parce que le parti socialiste, mon parti, est aujourd'hui D'ABORD un parti d'apparatchiks et d'élus cramponnés à leur fauteuil; par conséquent un lieu de "deals" permanents, de combines et de complots minables.
Je reconnais à Ségolène Royal une capacité, parfois exprimée bizarrement et de manière souvent abrupte, à renouveler nos manières d'être, de discuter, de faire de la politique.
Je ne comprends pas pour quelles raisons (ou je comprends trop bien) nous avons décidé de l'ostraciser; il ne s'agit pas aujourd'hui de la désigner comme notre candidate à la prochaine présidentielle, il s'agit de renouveler nos méthodes, d'ouvrir en grand ce parti; nous pourrions nous inspirer utilement et sans masque de ce qu'elle a initié dans son association Désirs d'avenir.
Cette phrase que vous venez de lire devait être la dernière de ce billet mais en me relisant je sais que si je la laisse sonner comme une conclusion vous penserez que je suis membre de Désirs d'avenir et pro-Ségolène et que ceci l'emportera sur toute autre considération.
Je suis socialiste, je doute souvent de me trouver au bon endroit pour lutter efficacement et proposer une véritable alternative concrète à la politique du désordre mais le monde réel vient me rappeler chaque jour l'utilité et la nécessité de mon engagement dans mon parti.